content pour rien présente

les pieds sur terre:

 

 

 

 

 

 

 

"La culture c’est ce qui répond à l’homme quand il se demande ce qu’il fait sur la terre." andré malraux

 

2010, 11, 12, 13

 

 

 

 

 

Hiver 2010, je vais traverser la mer Méditerranée en partant de Marseille. Et puis de Dakar, parcourir l’Afrique de l’ouest.

Je pars à l’aventure, sur la route, au gré des rencontres. Avec le matériel nécessaire pour organiser des ateliers de peinture de rue avec les enfants.

 

Mon carnet à dessins en main, les yeux et les oreilles grand ouverts.

 

De Dakar, à Kaolack, Tambacounda, Banjul, Ziguinchor, Bissau, Tambacounda, Kayes, Bamako, Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Banfora, pour arriver à Lomé.

 

 

 

 

 

Je vais organiser l’atelier de départ, le mercredi 13 janvier à Parc Kallisté.

De là ou je fais des ateliers tous les mercredi avec les enfants, pour la Maison pour tous Kallisté - La Graniére, et depuis cinq ans avec Arts & Développement, à Marseille.

Et rester en contact permanent, tout au long de la route avec les enfants du quartier via internet.

 

Le voyage sur le continent africain s’articulera avec et autour de divers axes : 4 pays à découvrir ou à redécouvrir,  environ 6 000 kilomètres à parcourir, des centaines d’enfants, de gens, des milliers de reproductions de peintures d’enfants (les originaux restant leur propriété), des carnets de voyages à foison.

 

Et tout ce que je ne soupçonne pas encore.

 

 

 

 

la genèse du projet

 

1965, je suis né à Périgueux, petit fils d’immigrés polonais et de périgourdin.

 

1968, je commence à peindre le soir avec mes parents, à Talence.

 

1985, première Vespa, voyage au Sénégal et au Maroc. Assis par terre, sur un carnet à dessins je croque tout avec appétit. je comprend vite que ce carnet est un passeport pour rencontrer les gens. Nul besoin d’aller vers eux, en dessinant ils s’approchent, curieux. Ils commentent mon

interprétation de leur vie, laconversation s’engage, ils m’invitent chez eux. L’échange est merveilleux. Je reçois plus que je ne donne, j’apprends énormément.

 

1992, architecte D.P.L.G., ma vie ne se passera pas dans un bureau. Je pars faire mon tour du monde, vis et voyage en Europe, aux U.S.A., en Afrique. Je dessine dans mon carnet, les rencontres se font naturellement.

 

2001, Marseille, la ville est belle, mais je mets du temps à trouver les clefs. J’achète une Vespa de 1968. Pendant un mois je fais le tour de Corse. Grâce à la Vespa, les gens s’approchent, amusés. Le voyage se transforme peu à peu au gré des rencontres, j’apprends encore.

 

2005, L’association “Arts et Développement” me propose de travailler sur les ateliers de peinture de rue, dans les quartiers nord de Marseille. La vie y est dure. Mais je découvre la magie qui s’y opère chaque mercredi. Je révise sérieusement mes idées reçues sur les cités. Malgré une violence latente, ma vie y est douce. Fort de mon expérience passée, je reprends mes carnets de voyages. Assis par terre, entouré d’enfants : ils peignent, je les dessine. Une parenthèse de bonheur hors du temps et des tourments. Reconnus dans le quartier pour ce que nous y faisons, je rencontre beaucoup de gens très différents que je n’avais jamais remarqués. Chaque cité est un village, tout le monde s’y connait. Mais dans ces quartiers souvent insalubres, les gens sont isolés. Cette réalité sociale raisonne en moi. Des souvenirs de famille remontent à la surface ; mes aïeux polonais n’ont pas été accueillis à bras ouverts. Je souffre de cet ostracisme. Grâce à la peinture de rue qui fédère la population, je trouve ma place. Je crée du lien et me sens utile, Ainsi à mon échelle je rends un peu de ce que l’on m’a donné. J’apprends toujours.

 

 

2009 Marseille s’est ouverte mais le monde est grand. L’Afrique me rappelle . Je suis définitivement un nomade. Mon inspiration picturale se construit dans l’action, l’échange, l’inattendu. J’ai soif de découvertes, de partages, de rencontres. La Vespa est  un moyen de voyager à échelle humaine, les cheveux et les idées dans le vent.

Les enfants et leurs peintures sont pour moi une source inépuisable de vie, d’amour et de découvertes. 

Leurs univers que je ne comprends pas me passionnent, je veux les vivre, les approcher et témoigner.

 

extrait du carnet de Parc Kallisté à marseille – 2009

 

L’histoire

Aprés cinq années sédentaires, passées à organiser des ateliers hebdomadaires de peinture de rue, avec les enfants des quartiers nord de Marseille pour l’association “Arts et Développement”, je veux proposer cette pratique à d’autres cultures et la faire voyager.

Je vais transporter avec moi tout le matériel de peinture nécessaire. A chaque étape de mon voyage dans chaque ville ou village, je proposerai des séances “d’atelier de peinture de rue”.

L’atelier fonctionne naturellement, les enfants sont les maîtres du jeu. En arts plastiques, il sont ouverts d’emblée à l’expression artistique personnelle. Ils trouvent dans ces ateliers un espace où leur vitalité créatrice peut se déployer. La magie opère à chaque fois. Ils sont “messagers” dans leur milieu et ils font circuler ces éléments de culture.

 

 

“La peinture c’est un art, on fait ce qu’on pense.”  Diego 12 ans

 

 

La peinture                          La volonté de découvrir de partager et de témoigner

 

“C’est l’acte de peindre qui me fait réel. Le réel je le crée, la réalité je la subis.” André Gence.

 

Partir, traverser un morceau de continent, à hauteur d’homme. S’arrêter, peindre avec les enfants.

Le temps est ma richesse, depuis que je suis peintre. En donner, en  prendre, ou en partager.

Ma peinture est une recherche, une introspection, un voyage intérieur. Le voyage est une quète tournée résolument vers l’extérieur.

Le voyage va se construire sur le chemin, je suis le témoin de la vie qui se déroule devant mes yeux.

 

Je suis un nomade. Ma peinture se nourrit de mon expérience de la vie, des pays traversés, où j’ai vécu, des gens que j’ai rencontrés. Chaque culture a été une source inépuisable d’inspiration.

 

La soif de nouvelles expériences, de nouvelles couleurs, m’a guidé dans plus de 27 pays. Le voyage m’a toujours incité à aller plus loin, plus longtemps.

J’ai systématiquement témoigné de ces découvertes à travers ma peinture

 

La peinture est un moyen d’entrer en relation avec les gens, gentiment. C’est un processus créatif qui nécessite du temps, de l’attention. Il est nécessaire de s’imprégner du milieu. Chaque interprétation est sujet à discussion, à controverse,à échange.

 

 

“J’avais envie de dessiner bien, aprés je me suis trompée” Rayda 5 ans

 

L’Afrique

Plus que tout autre continent, je ne saurais expliquer pourquoi l’Afrique m’a toujours fasciné. La toute première peinture que j’ai exposée, était une reproduction du masque de Toutankhamon, accrochée au fond de la classe de cm1 en 1975, à Bordeaux.

Cette attirance s’est matèrialisée la première fois que j’y ai posé le pied au Sénégal en 1989. Dés lors je n’ai cessé d’y retourner. J’ai effectué des voyages successifs au Maroc, en Algérie, en Egypte, en Syrie, en Jordanie, au Liban au Soudan. J’ai voyagé en touriste, mais également pour y exposer, à l’occasion de différents échanges culturels. Peut être plus que les lieux, les habitants m’ont touchés, l’expérience a toujours été bouleversante.

 

Voyager sur la terre, à échelle humaine, croiser les gens sur la route et au fil des rencontres apprendre, regarder, apprendre à regarder, à écouter, et partager avec chacun, échanger, se connaître, se comprendre.

 

 

“je commence à la “au hasard” après je termine bien. Nassim 9 ans

 

“On dirait que tous les petits ils ont une manière de faire un dessin chacun”.  Sonia 10 ans

 

 

Le pont artistique

pendant les quatres années du projet, je resterai en relations permanentes avec les enfants de l’atelier de parc Kallisté à Marseille. Grâce à la Maison pour tous Kallisté - La Granière, partenaire du projet. Un atelier informatique y sera mis en place pour faciliter les échanges de peintures, d’images et de textes, entre les enfants de l’atelier de Marseille et ceux que je vais rencontrer, tout au long de ma route.

 

Le projet dans l’espace, sur la terre

Mon travail est intimement lié à la notion d’espace et de déplacement :

- du grand : d’ou je viens, ou je vais et où nous sommes maintenant.

- au petit : le sol sur lequel je marche au présent.

 

Pour présenter le projet en temps réel, Plusieurs “Stimuli” seront crées.

 

Des liens seront créés via le net avec des médias, radios, journaux, sites web.

 

un espace sera consacré au voyage, sur le site web de Radio NOVA, novaplanet.com dans lequel seront à disposition les photos, les dessins et les textes, recueillient sur place, le long de la route.

Le parcours sera dessiné, au fur et à mesure, sur place dans les villages, et diffusé de même sur internet. Ce système de cartographie « vivante », s’apparente à une véritable « balade » en Afrique. En un clic sur un point sur la carte, le visiteur pourra voir les peintures les dessins, les photos et lire les textes qui se rapportent à ce lieu, ce jour là. L’enrichissement constant de la base de donnée permettra de tenir une correspondance régulière, offerte à chacun via Facebook : http://www.new.facebook.com/uncharles .fr 

sur le site cartographique streetartlocator : http://www.streetartlocator.com/profile.php?profile=1387

ainsi qu’un suivit sur  le site officiel du voyage : http://contentpourrien.free

 

 

 

Le témoignage

Il m’intéresse de confronter la création des enfants de différentes cultures et nationalités. Je compte présenter un compte rendu et une analyse de mon voyage, chaque année sous la forme d’un livre. Présenter les documents iconographiques accumulés, au fil de la route, les peintures des enfants ainsi que mes carnets de voyage et des photos.Ponctués par les écrits, rapports d’observations, leurs mots, leurs paroles.

 

Le projet dans l’avenir

Le projet 2010, pendant six mois en afrique de l’ouest, est le début d’une aventure. L’idée est d’exporter cette expérience marseillaise, dans plus de vingt pays africain, jusqu’en 2013.

Quatre ans de voyage Du nord au sud et d’est en ouest. Chaque année six mois  et six mois de préparation et de présentation chez les divers partenaires, glanés au fil de la route.

 

2011, de Abidjan à Brazzaville en passant par Accra, Lomé, Porto Novo, Lagos, Douala, Yaoundé et Libreville.

 

2012, Le nil de sa source à alexandrie.

 

2013,  de Damas à Marseille en passant par Amman, Port Saïd, Alexandrie, Tripoli, Tunis et Alger.